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LOU LI KEÏ

 - (carnets de souvenirs) -

Dernière mise à jour : 7 mai 2021


C’était si beau l’an passé… Ce sentiment d’accomplissement. Limpide.

C’était dans l’idée d’un moment méditatif intense, de ces moments entiers rien qu'à nous.

Pour n’entendre que des souffles dans le silence et rien d’autre.

Pour l’histoire commune avec eux.

Et des images que les éléments ont déposé en nous, au fond, doucement. Sédimentée, durables.

Un changement, une mélodie. Une fluidité qui ne ment pas.

Des mots, des paroles, des liens qui ne se défont pas.

Des quêtes de sens, des signes qui ouvrent des voies.

Tant de merveilles pour nous faire accepter sans doute maintenant autrement que la vie simple, pourtant si difficile, est tout aussi belle. Nous faire accepter les défis, les rythmes singuliers, les luttes, les passages en force, les portes qui s'effondrent. Accepter que les choses changent, se meuvent parfois avec violence. Dans l'illogisme.

Accepter de laisser le temps réparer.

De ne plus chercher, de ne rien remuer.

D'observer. De loin surtout. Pour ne pas couler.

Attendre.

Et c'est ainsi, c'était beau.


Est-ce une obsession de chercher du sens aux événements ? Non. Je ne le crois pas...

Je pense qu’il n’y a pas de hasard. La vie me l’a rappelé, tantôt doucement puis violemment et je lui en suis reconnaissante. Bousculades familiales, remises en questions. Parfois, il faut faire des choix qui font mal pour notre bien. Alors, c’est dur.

Il fallait sans doute que l'humanité tombe pour prendre le temps de se réparer. Enfin je l'espère.

Il fallait sans doute que la blessure soit physique et psychologique puisque l'on refusait de voir en face notre déclin, nos problèmes, notre nombrilisme et cet ego qui nous plongeait dans un gouffre sans fond. On se tordait dans tous les sens pour remplir nos journées, notre tête ou nos frigos. On le sait. Comme une évidence.

A trop pleurer, à s'éparpiller sur le sol. A se lancer des défis sans "extra" et juste ordinaires.

Et se dire que c'est trop tard.

Il ne reste que des petits morceaux à recoller.

Car le jour ou tu ouvres les yeux et que tu te retrouves face au monde entier, c'est terrible, c'est fracassant, incroyable, inédit et cela a été l'un des pires de ma vie.

Le moment suspendu ou ton chemin d'avant s'efface, sous tes pieds, sous ta peau et te laisse vide.

Chemin hors norme si long et sa fêlure présente pendant de nombreuses années. Sans doute n'arriverons-nous pas à la réparer, à l'oublier et à tourner la page. Sans doute, sommes-nous des générations sacrifiées pour que les autres perdurent. Sans doute n'y arrive-je pas. Sans doute...

Je ne sais pas très bien, à priori ou à vrai dire, je ne sais plus rien. RIEN.

Que faire de tout ça, de ces mois de parenthèse. Du puzzle éparpillé à mes pieds. Cela viendra un jour.


Janvier. Bien avant l'alarme. Mais déjà partout autour de nous.

Je ne dormais pas, je guettais ses respirations, parfois régulières, parfois secouée de quintes de toux sèche.

Elle toujours un peu malade, toujours fatiguée et ces instabilités invisibles qui ne s'effacent pas.

Je ne dormirai pas. Je ne suis plus à une nuit près. Je ne dormirai plus jamais de la même façon maintenant.

"Ça n’est pas bien grave vous savez. Et puis non ne vous inquiétez pas, les enfants ne tombent pas malades de ça..."

Alors il faudra m'expliquer... "Mais c'est sans doute une grippe madame"... sans doute.

Son cœur qui oscille, trop rapide, trop faible. Mais elle étouffe quand elle respire.

Elle se mure dans le silence pour ne pas tousser. Qu'est-ce que c'était ?

Ces moments terribles à ses côtés, cette solitude. Ces 3 semaines, ces débris et ces heures interminables avec elle... qui semblent appartenir à une autre vie, c'était il n'y a pas si longtemps. Et pourtant déjà une éternité entre eux et nous.

Une nuit de plus.

A lui masser les bronches, les voies respiratoires. Sonnée. Je ne dormirai plus jamais de la même façon, jamais.

Et j'attends toujours l'aube avec angoisse, j'écoute les craquements de son corps, de son souffle... et puis sans doute que ça ira.


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L E S L Y   .   P F E I F F E R

- maman et illustratrice - 

 

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