24000 km : roadtrip en famille
La véritable liberté c'est d’aller où on le souhaite, quand on l'ambitionne et de la manière dont on le désire. D'être libre tout le temps et pas de manière sporadique. Avoir le luxe de tout oublier, le jour qu'il est ou le temps qui passe. D'être pleinement libres.
Cet été, sur les routes à leurs côtés, j'ai eu au fond de moi cette confirmation que j’aimais vraiment voyager. Que c'était devenu une belle obsession. Et partager certains lieux ou certaines émotions avec les personnes que l'on aime était galvanisant. Un joli rappel aux sources et à tous mes souvenirs de voyages d'adolescente.
Ce que nous avons réalisé en pérégrinant, a dépassé nos peurs et notre entendement au-delà de ce que nous espérions et nous a surtout permis de nous rapprocher. Pourquoi devrait-on faire comme tout le monde, si l'on peut faire les choses telles qu'elles nous conviennent ?
Alors un matin, j'ai dessiné un joli rêve au creux de l'oreille de mon conjoint. Il m'a souri et deux jours plus tard, le voyage débutait. Me croirez-vous ou pas, mais trois mois après nous l'avions réalisé. Ce rêve chuchoté du bout des lèvres, c'était d'aller partout, n'importe ou, sur un coup de tête, sans réfléchir, ou l'on voulait. En revenant du bout du monde fin juin, on a donc continué sur notre lancée et suivi en ligne sinueuse, en long, en large et en travers 5 pays. Et quel rêve fou cela a été !!
Je souris toujours et encore à notre folie, à notre inconscience, à nos enfants qui nous ont fait confiance. Je souris en pensant à ces milliers de kilomètres avalés et j'ose admettre qu’aller à l’autre bout de la France, de la Belgique, de l'Allemagne, des Pays Bas, de l'Espagne en voiture c'est un peu comme aller au bout du monde en avion ! La même fatigue, la même impatience, le même étonnement. Mais au fond qu'est-ce que la fatigue et les heures de route quand on peut découvrir le monde ?
Il y a eu la Guadeloupe, Arles, Paris, le Bourget, Reims, Chartres, Fontainebleau, Arcachon, Rocamadour, Clermont Ferrand, Lyon, Langres, Nancy, Chambley, Strasbourg, Dusseldorf, Amsterdam, Bruxelles, Lille, Bilbao, San Sebastian, Saint Jean de Luz, Biarritz, Hossegor, Moliets, Soustons, Bayonne, Lourdes, Frontignan, Aigues Mortes, Avignon, Hyères, Nice, Sainte Maxime, Gigaro, les Issambres...
Il y a eu des ciels vraiment bleu, de la magie, de la brume, de la pluie, de chaleurs étouffantes, de la poussière, du bruit, des nuits pleines d'étoiles, des silences, de la spiritualité, de la musique, de la magie et des lumières qui dansent. Des petits bobos et des piqûres d'insectes. Des montagnes, des plaines, des creux, des vagues, un océan et ses marées, la mer, les forêts, les canaux, le quartier rouge (sans savoir qu'on s'y promenait) et les cathédrales...
De l'immensité et des dédales de ruelles.
Les 50 ans d'Apollo 11, le Centre Pompidou, le grandiose musée Guggenheim. Puis des concerts, des repas au bord de l'eau, les glaces Amorino, les soupes chinoises, les onigiris, les bubble tea, des pancakes sur les canaux des Flandres, de l'edam de toutes les couleurs, des frites belges, des flamkueche et un dîner sur les bords du Rhin. Des envols de montgolfières,un musée d'art Moderne vide à Strasbourg et de la marijuana flottant dans l'air.
Une escapade digne d'un film, une véritable quête dans la tour de Babel, riche de cultures, de pensées, d'atmosphères incroyables et d'échos en plusieurs langues. Bien au-delà de nos rêves, bien au-delà des mots ! Nous en sommes sortis un peu plus grands, plus justes, plus humains. Un peu uniques et chanceux d'avoir tant de vécu en si peu de temps.
On a confronté notre individualité et notre existence au reste du monde. Qui sommes-nous vraiment au fond ? Faisons-nous partie d'un tout ? Qu’on ait pensé, médité ou ri de toutes nos forces, on s’est heurté à nos limites, aux frontières de notre conscience et de notre humanité.
On a déplié la carte de notre existence, on a cherché les meilleurs itinéraires. Dans ces moments là, on se cogne à nous même et l’on se sent exister. C’est cela la magie de la vie.
Un voyage qui a dénombré des centaines, des milliers de kilomètres à franchir des frontières, tout droit vers l'horizon. Un été a ne jamais vraiment prendre le temps de poser nos bagages, à courir, à aimer la vie et cette terre, dans cette parenthèse enchantée élégante et incroyable.
Au retour, pendant une semaine, apaisés nous avons dormi (énormément), trinqué (un peu) mais surtout fêté avec fierté le crépuscule de notre fol été.
Merci à celui qui se reconnaîtra sans qui rien n'aurait été possible, merci à mes trois chers amours qui ont été de parfaits compagnons de voyage et merci à la vie !
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